Avant de reprendre le cours de la vie, de me saisir de paillettes et de retrouver goût aux papiers, il y a comme un besoin impérieux d’écrire, de coucher ces sentiments qui ont noués ma gorge et mes tripes.
Depuis mercredi, je me sens comme mutilée, privé d’une part d’insouciance. Un dégoût, une profonde tristesse tintée d’abattement. En trois jours je n’ai pu dessiner que des larmes de sang, hébétée devant l’inconcevable.
Je suis Charlie.
Mon « je suis Charlie » exprime mon profond respect pour les journalistes, caricaturistes, dessinateurs de presse qui mettent leurs mots et leurs coups de crayons sur la place publique.
Je suis le Canard, je suis l’Humanité, je suis même Figaro si il le faut!
Mon « Je suis Charlie » témoigne de ce besoin d’appartenance à l’humanité, de ce besoin de nous voir vivre ensemble même si l’Homme me désespère parfois, souvent.
Je suis française, je suis humaine, je suis citoyenne du monde.
Mon « Je suis Charlie » est un murmure de compassion, de soutien, de chaleur envers les victimes de ces odieuses intolérances. Envers ceux qui restent, un genoux à terre.
Je suis solidaire, je suis bienveillante, je suis attentive.
Mon « Je suis Charlie » est un cri de ralliement. Aux amoureux des bons mots, aux défenseurs de la liberté, aux impertinents, aux doux rêveurs je veux me joindre. Comme pour compter les troupes et se sentir moins seule.
Mon « je suis Charlie » est un poing serré.
Il reste encore du sel sur mes joues mais demain je vais reprendre le chemin de l’atelier.
Soigner la marque au fer rouge avec un peu de légèreté.
Et parce que parfois un dessin peut dire plus et mieux, en voilà quelques uns que je suis ravie de partager:
https://www.pinterest.com/liliplume/je-suis-charlie/